Assemblée des communs de Lyon – Journal de Bord

Le samedi 11 novembre 2023, à lieu l’assemblée de commun de Lyon, à la Friche Lamartine.
Cette assemblée lyonnaise sera l’occasion de s’inscrire dans la continuité du mouvement de politisation et défense des communs.
En alliant regard sensible et outillage juridique, elle se veut tribune aux expériences singulières et partagées de ces lieux et collectifs.

LE LIEU
La Friche Artistique Lamartine, Plateau de la Friche Pionchon, l’un des bâtiments gérés collectivement par ses usagèr·es.

LE PAD
Le pad correspond à la prise de note en direct de la journée. Il est accompagné d’un deuxième espace d’archivage pour venir y ajouter les ressources et références : Espace bibliothèque

Vers une Assemblée des Communs à Lyon en 2023

Plusieurs rencontres sont prévues cette année dans la région lyonnaise pour aboutir à l’Assemblée des communs qui aura lieu le 11 novembre 2023 à la Friche Lamartine.

Le festival des passants

Quartiers populaires de centre-ville, richesses des quartiers mondes ?

Lundi 12 Juin 2023 à 18h
au Centre social Rue Bonnefoi, 69003 Lyon

À partir des exemples de la Guillotière historique, de Saint Bruno à Grenoble, du quartier Tozkoparan à Istanbul et d’autres encore, comment préserver, réguler, valoriser les quartiers-mondes ? Vers une mise en réseau des quartiers mondes ?

Avec : David Bodinier (Next Planning Grenoble), Marie-France Antona (Association Place du Pont), L’Assemblée des communs Lyon, Festival Jane’Walk Grand Lyon 23, Dialogues en humanité et d’autres à confirmer.

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Télécharger le programme (PDF)Voir le site

Les communs aux Dialogues en Humanité

Samedi 8 Juillet 2023 de 18h à 19H
au Parc de la Tête d’Or à Lyon

Expériences croisées entre une délégation de jeunes de Montréal et des membres de l’Assemblée des Communs de Grenoble et de Lyon pour transmettre l’histoire des tables de quartier et des communs.

Ce temps de coopération-action a pour objectif de créer un dialogue pour ouvrir des coopérations futures tel le Forum social des intersections et l’Assemblée

Facilité par David Bodinier (Next Planning Grenoble) et Carminda Mac Lorin et des membres de l’Assemblée des Communs de Lyon et de Grenoble.

Entrée libre.

Télécharger le programme (PDF)Voir le site

Vers la 7ème Assemblée des Communs de Grenoble

La 7ème Assemblée des Communs aura pour objectif de présenter plusieurs initiatives en faveur des communs ruraux, urbains et populaires.

L’Assemblée des Communs de Grenoble est un espace d’échanges et de co-construction pour l’apprentissage, la préservation et le développement des communs à l’échelle du bassin de vie grenoblois. La 7ème Assemblée des Communs aura pour objectif de présenter plusieurs initiatives en faveur des communs ruraux, urbains & populaires.

Parmi les initiatives présentées lors de l’assemblée des communs : parlement de l’Isère, groupe de travail sur le prêt à usage, auto-organisation des habitant-es à travers les tables de quartier, épargne solidaire en faveur des communs, cartographie des communs ruraux et gouvernance de l’assemblée des communs, articulation avec les assemblées des communs à Lyon et à l’échelle francophone.

Contact : assembleedescommunsgrenoble(a)zaclys.net

Source : http://assoplanning.org/vers-la-7eme-assemblee-des-communs-de-grenoble/

Assemblée des Communs et des Possibles de Grenoble

DATE : du 11 AU 13 NOVEMBRE 2022 – GRENOBLE
LIEU : Col de Porte et autres lieux à proximité de Grenoble

Participation à l’assemblée des communs

Compte-rendu de l’Archipel Citoyen (association toulousaine) sur sa participation à l’Assemblée des Communs qui s’est tenue à Marseille les 12 et 13 novembre 2021

Le 15 septembre 2021, une rencontre autour de la thématique culture avait lieu dans le cadre du festival Septembre citoyen. Il y était traité des modèles qui se sont inventés depuis 25 ans, nés d’initiatives à l’articulation entre les territoires et leurs habitants.

Les invités étaient : Dimitri Boutleux, adjoint en charge de la culture à Bordeaux, Constantin Petcou, architecte impliqué dans les utopies urbaines réalisées que sont les Agrocités en banlieue parisienne, Jules Desgouttes, coordinateur de AFAP, structure de recherche et de mise en réseau des lieux intermédiaires, créateurs de nouveaux communs, Julie Dupas et Céline Astrié, du tiers lieu le pré vert à Rabastens, nouvel eldorado des artistes toulousains ne trouvant plus leur place dans la ville rose.

Suite à cette rencontre, nous avons souhaité continuer à être en lien avec ce qui se fait ailleurs, ce qui aurait pu être fait à Toulouse, pour être des témoins privilégiés de ces actions qui sont autant de laboratoires de la mise en œuvre de nouvelles approches pour faire culture autrement.

Nous avons commencé par une présence à l’assemblée des communs, à Marseille, les 12 et 13 novembre. Nous y avons retrouvé Jules Desgouttes, Joël Lecussant et de nombreux acteurs de ce qui s’invente en termes de « commun ». Archipel était donc présent parmi d’autres structures comme Framasoft, la 27eme région, des élus Lyonnais ou Grenoblois, et bien d’autres.

Lire la suite sur le site de l’Archipel Citoyen…

Photo : Ray Tiller, Unsplash

Assemblée des communs – Rendez-vous avec nos imaginaires – Marseille – 12 au 14 novembre 2021

L’Assemblée des communs est une rencontre nationale pour mettre les communs à l’agenda, partager les expériences et les relier, débattre, se doter d’outils et de stratégies pour la reconnaissance des communs.

Cette rencontre à Marseille ouvrira un ensemble de chantiers sous différentes formes et en cours de construction qui incarnent les 6 axes proposés comme boussole à cette initiative.

  • Quelle évaluation des communs, par qui et comment ?
  • La propriété et les autres mécanismes pour libérer les communs fonciers
  • De quelle recherche les communs ont-ils besoin ?
  • Prendre soin et retrouver le sens des pratiques de l’en-commun
  • Financer les communs sans les subordonner
  • Permettre la reconnaissance de la contribution des communs
  • De l’expérimentation à la norme, quelles conditions pour préserver et pérenniser les communs ?
  • Quelles contributions le projet des communs emporte-t-il dans le contexte de l’anthropocène ?

Pour en savoir plus : https://assembleesdescommuns.cc/

5ème Assemblée des Communs de Grenoble

L’Assemblée des Communs de Grenoble est un espace d’échanges et de co-construction pour l’apprentissage, la préservation et le développement des Communs à l’échelle du bassin de vie grenoblois.

La cinquième Assemblée des Communs aura pour objectif, d’une part de partager les initiatives de solidarité, en faveur des transitions, du bien-être et de la santé, de la relocalisation de l’économie & des communs urbains (…) et d’autre part, de construire un horizon commun pour renforcer le mouvement des Communs sur le territoire.

Il s’agit d’envisager le renforcement de l’agir en commun pour accélérer la transition sociale, écologique et démocratique de notre territoire.

Pour s’inscrire, voir le site Grenoble.fr…

Voir aussi : page de l’Assemblée des Communs de Grenoble sur le wiki des communs

De l’occupation des lieux culturels à l’assemblée des communs : changer la politique.

Frédéric Sultan et Michel Bauwens

L’occupation des théâtres et des lieux culturels depuis le mois de février n’est pas seulement motivée par l’urgence de sauver une activité en péril économique. C’est aussi la revendication d’un usage de l’espace public, du droit d’expression et de création et de la reconnaissance que la culture est un commun, socle de notre société.

Les communs sont plus que l’addition, par ailleurs indispensables, d’initiatives de partage et d’entre-aide et que l’ingénierie juridico-économique qui leur permet de se déployer. Ils sont l’expression d’un large élan de la société pour la démocratie et la participation active qui rencontre les mobilisations féministe, anti-raciste, décolonialiste, et écologiste actuelles, afin que nous
prenions soin de la vie et l’épanouissement de chacune et chacun et de l’état la planète Terre.

Transformer cet horizon en un nouveau pacte social et écologique ne se fera pas sans la production d’une base culturelle et politique solide, un récit à même de contrer le risque d’une récupération et d’une dilution dans la grande lessiveuse à idées qu’est devenu le capitalisme financiarisé à tendance autoritaire. C’est à relever ce défi que nos organisations travaillent avec acharnement.

Renouveler l’engagement par les communs

Les communs recouvrent toutes sortes d’actions qui consistent, pour les personnes concernées, à s’auto-organiser, coopérer et co-produire les gestes de solidarité dont elles ont besoin pour bien vivre et dessiner un avenir meilleur pour les générations futures. Les communs sont le moteur encore largement invisible d’une société solidaire, basée sur la coopération et la mutualisation des
ressources. En quelques décennies, la coopération de pair à pair (P2P) a profondément renouvelé les relations entre usagers et producteurs, dans des domaines aussi divers que la recherche, l’éducation, les services, la culture, l’alimentation, la mobilité, la production industrielle ou la santé. La perspective des communs témoigne de la volonté que le partage soit juste.

Les communs sont porteurs d’une alternative politique, et ne sauraient être réduits à leur seule dimension d’ingénierie juridico-économique. Jardins partagés, lieux de fabrication, épiceries solidaires, coopératives d’énergie, encyclopédies libres, … sont autant d’espaces d’engagement que 1l’on reconnaît comme des communs de par leur destination : combler un besoin socialisé par la coopération plutôt que par la compétition. Mais leurs membres y revendiquent aussi de vivre l’expérience des communs, et de voir reconnue leur valeur dans notre culture. Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est parce qu’un travail de fond conduit au sein de collectifs agissants a mis en lumière une nouvelle manière d’agir collectivement, d’agir en-commun, comme commoners.
Tout comme les engagements écologiste, ou féministe par exemples, celui de commoner s’incarne à la fois dans l’exercice d’un rôle pratique dans des dispositifs sociaux singuliers, et dans une orientation de la citoyenneté. L’engagement du ou de la commoner se constitue à partir de ses communautés d’appartenance. Celles-ci le relient à son territoire, à des pratiques sociales ou des modes de vie singuliers, que le droit peine encore souvent à reconnaître. La protection et le soin apportés à ces communautés et aux ressources vitales pour leur renouvellement, et l’auto-organisation participent des pratiques d’émancipation. L’adhésion au projet de société qu’emporte le mouvement des communs se fonde en même temps sur le souci de préserver les domaines de l’inappropriable et empêcher la transformation de l’homme et de la nature en marchandise.

La culture des communs transforme aujourd’hui jusqu’aux mouvements sociaux et politiques, l’éducation populaire et la participation citoyenne. Rien de tel que d’observer les modes d’organisation des militants fondés sur les assemblées ouvertes, la gouvernance collégiale, les élections sans candidats, les outils et les principes de fédération, pour se rendre compte de l’impact
des communs dans le domaine politique. Le mouvement néo-municipaliste, couronné de succès dans plusieurs villes européennes ces dernières années, a su s’appuyer sur cette culture politique. Il faudra savoir s’appuyer sur cette expérience pour élargir son horizon d’action sans sous-estimer l’effort d’inventivité que cela représente.

Renouveler les alliances

Face à l’accélération des dynamiques néo-libérales, le mouvement des communs offre un espace pour recomposer des alliances entre les acteurs sociaux. La puissance des communs est de faire savoir, tant par la force de l’expérience vécue, que par les valeurs défendues, que l’action publique ne saurait être le monopole de la puissance publique et l’économie celui du secteur privé.

Revendiquer une part d’autonomie dans l’action publique est devenu une urgence à l’heure où l’État est mis au service d’une quasi toute puissante idéologie néo-libérale. La généralisation de la financiarisation, le New public management et la techno-bureaucratisation, dont on a vu se révéler au grand jour les effets dans le domaine de la santé à chaque étape de la crise COVID19, sont à l’œuvre dans toutes les sphères de l’action publique.

Cette revendication est portée de longue date par le mouvement associationniste qui a vécu au cours des dernières décennies une marche forcée vers la marchandisation. Celle-ci est caractérisée par une baisse massive des ressources et une montée en puissance des logiques d’appel d’offre au détriment de celles des subventions, et aujourd’hui l’arrivée des Social Impact Bonds. Ces mécanismes financiers visent à enfermer celles et ceux qui traitent des questions sociales dans la logique du marché capitaliste. Depuis le début des années 2000, RGPP et MAP (Révision Générale des Politiques Publiques et Modernisation de l’action publique) ont transformé les associations en délégataire de service public et créé une dépendance à la fois financière, stratégique et politique aux pouvoirs publics. A cela s’ajoute parfois l’ambivalence d’acteurs, qui ont baigné dans la culture du
faire, et sont guidés par un appel à agir et à l’efficacité dans l’action publique, qui à leurs yeux, relègue à l’arrière-plan les conséquences de la privatisation du domaine du social et de l’écologie.

Le champ du numérique et bientôt des lieux de l’innovation sociale : tiers lieux, lieux culturels alternatifs, espaces dédiés au social, à l’éducation populaire… etc, secteurs d’activités émergent du P2P et des communs, sont nombreux à passer rapidement d’un projet de transformation de la société à de simples services marchands.

Pour lutter contre ces phénomènes, plusieurs visions se côtoient. L’une consiste à reconquérir des services publics pour les administrer comme des communs, c’est à dire avec une participation plus importante des citoyens. Elle s’appuie sur l’expérience historique de l’État social du siècle passé et défend le renforcement de la représentation des usagers. Elle passe par la réforme de la culture du service public, la transformation des agents et des institutions, et pour certains par l’administration publique des communs. L’expérience montre que les mécanismes de représentation peinent à éviter le risque d’une amplification de l’asymétrie du pouvoir entre l’administration et les usagers, renforcée aujourd’hui par la numérisation des services publics. Cette perspective offre néanmoins une possibilité de partenariats entre les communs et la puissance publique, si cette dernière se dote
d’une éthique de la participation citoyenne renouvelée.

Une autre vision passe par la mise en place d’espaces d’autonomie à même d’établir des interactions avec les acteurs de la puissance publique et du marché (ou au contraire de s’en isoler) et de transformer leurs règles en faisant émerger d’autres pratiques et d’autres normes. Cette approche remet en cause l’hégémonie des représentants élus sur la production des règles de droit. Dans les communs, les acteurs font la preuve de leur capacité à produire des règles qui montrent leur utilité
pour eux-mêmes, mais aussi au bénéfice de la société dans son ensemble. Ils revendiquent la reconnaissance d’une pluralité des sources du droit. Plus généralement, dans cette perspective, les communs revendiquent d’être reconnus comme des acteurs à part entière de la sphère publique 3plutôt que subordonnés à la puissance publique, et s’organisent sous forme d’assemblées, de
collectifs, qui peuvent produire et mettre en œuvre des propositions nouvelles.

Renouveler notre culture juridique

Si on veut éviter que les communs ne soient finalement l’objet d’une prédation ou d’instrumentalisation, sinon organisée par les tenants d’un État néolibéral, au moins consentie par des commoners qui en sont largement dépendants, ces configurations emportent avec elles deux conséquences.

D’abord, il s’agit de construire les infrastructures collectives, libres et souveraines des communs à l’opposé de la « start-upisation » de la nation. Cet enjeu se traduit aussi bien dans le domaine des idées que celui d’une ingénierie socio-technique. Théorie de la valeur contributive et du pair-à- pair, reconnaissance de la contribution à l’intérêt général, ne peuvent se résumer à la rémunération des commoners et à la marchandisation de leur activité, mais oblige à imaginer une économie dans laquelle nous sommes tous des commoners en devenir ! Les outils juridiques, les logiciels, les outils sémantiques, les lieux et autres outils de transition ouverts sont les chantiers de recherche et d’expérimentation actuels. De nombreux acteurs y travaillent avec une variété d’approches, qu’il faut préserver afin de nourrir les dimensions épistémologiques, phénoménologiques et politiques
des communs.

La souveraineté des communs questionne le droit et appelle une autre culture juridique. Le droit des communs résulte des règles et des gestes de l’engagement mutuel plutôt que des lois nationales et universelles. Pour exister dans la société contemporaine, et pouvoir la transformer, les commoners doivent accepter d’articuler leurs mécanismes juridiques (et leurs souverainetés) avec ceux de la démocratie, qui constitue l’espace où se mesure la compatibilité des communs avec l’intérêt général. Ce que les communs nous disent du droit, c’est qu’il n’est pas réductible à la loi, et que le domaine juridique doit être appréhendé comme un terrain de luttes et de créativité. L’usage créatif du droit consiste à chaque fois que cela est possible, à faire reconnaître les communs comme l’une des formes de mise en œuvre concrète des principes, qui sinon restent trop souvent lettres mortes,
des droits civils et sociaux (DESC), de l’égalité, de la fonction sociale de la propriété, des droits à la participation et de la possibilité de voir la gestion des services essentiels attribuée aux travailleurs et usagers en coopération. Cette leçon, nous l’avons apprise de l’expérience du réseau national des biens communs italiens.

Reconnaissance et politique des communs

Pour cette lutte créative, nous appelons les commoners et leurs collectifs à se réunir en Assemblée des communs afin de construire des alliances, répondre à leurs besoins par l’auto-organisation et interpeller l’État et les institutions. Rares sont aujourd’hui les politiques en mesure de penser la société avec un autre vocabulaire que celui de la propriété individuelle, qui se décline d’abord en droit d’entreprendre. C’est précisément pour cela qu’il nous faut continuer à élaborer le vocabulaire des communs, à le faire émerger et permettre son appropriation. Sa valeur tient à son lien étroit avec l’action collective, en ce qu’il permet d’en coconstruire le sens. La reconnaissance des communs ne pourra être que le résultat des conditions que les contributeurs et contributrices à ces actions sauront faire valoir ensemble. Il ne s’agit pas seulement de se voir labellisé par un ministère ou une agence de l’État, mais bien d’éprouver et de légitimer les mécanismes juridiques et économiques, les cultures de la solidarité et de la coopération, une éthique et une loyauté dans la politique, qui permettent la préservation et l’expansion des communs.